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XIII

DE LA RENTE[1]


Quand la valeur du sol augmente, si une augmentation correspondante se faisait sentir sur le prix des produits du sol, je comprendrais l’opposition que rencontre la théorie exposée dans ce livre (chapitre IX). On pourrait dire : « À mesure que la civilisation se développe, la condition du travailleur empire relativement à celle du propriétaire. C’est peut-être une nécessité fatale, mais assurément ce n’est pas une loi harmonique. »

Heureusement il n’en est pas ainsi. En général, les circonstances qui font augmenter la valeur du sol diminuent en même temps le prix des subsistances… Expliquons ceci par un exemple.

Soit à dix lieues de la ville un champ valant 100 fr. ; on fait une route qui passe près de ce champ, c’est un débouché ouvert aux récoltes, et aussitôt la terre vaut 150 fr. — Le propriétaire, ayant acquis par là des facilités soit pour y amener des amendements, soit pour en extraire des produits plus variés, fait des améliorations à sa propriété, et elle arrive à valoir 200 fr.

  1. Deux ou trois courts fragments, voilà tout ce que l’auteur a laissé sur cet important chapitre. Cela s’explique : il se proposait ainsi qu’il l’a déclaré, de s’appuyer principalement sur les travaux de M. Carey de Philadelphie pour combattre la théorie de Ricardo. (Note de l’éditeur.)