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CONCURRENCE
L’économie politique n’a pas, dans tout son vocabulaire, un mot qui ait autant excité la fureur des réformateurs modernes que le mot Concurrence, auquel, pour le rendre plus odieux, ils ne manquent jamais d’accoler l’épithète : anarchique.
Que signifie Concurrence anarchique ? Je l’ignore. Que peut-on mettre à sa place ? Je ne le sais pas davantage.
J’entends bien qu’on me crie : Organisation ! Association ! Mais qu’est-ce à dire ? Il faut nous entendre une fois pour toutes. Il faut enfin que je sache quel genre d’autorité ces écrivains entendent exercer sur moi et sur tous les hommes vivant à la surface du globe ; car, en vérité, je ne leur en reconnais qu’une, celle de la raison s’ils peuvent la mettre de leur côté. Eh bien ! veulent-ils me priver du droit de me servir de mon jugement quand il s’agit de mon existence ? Aspirent-ils à m’ôter la faculté de comparer les services que je rends à ceux que je reçois ? Entendent-ils que j’agisse sous l’influence de la contrainte par eux exercée et non sous celle de mon intelligence ? S’ils me laissent ma liberté, la Concurrence reste. S’ils me la ravissent, je ne suis que leur esclave. L’association sera libre et volontaire, disent-ils. À la bonne heure ! Mais alors chaque groupe d’associés sera à l’égard des autres groupes ce que