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changent, se raréfiaient dans la même proportion ? Il n’y aurait que ceci de changé : tous les hommes, y compris notre cordonnier, seraient plus mal chaussés, vêtus, nourris, logés, encore que les produits conservassent entre eux la même valeur relative.

Et il faut bien qu’il en soit ainsi. Où en serait la société, si l’injustice, l’oppression, l’égoïsme, la cupidité et l’ignorance n’entraînaient aucun châtiment ? Heureusement il n’est pas possible que quelques hommes puissent, sans inconvénient pour eux-mêmes, faire tourner la force publique et l’appareil gouvernemental au profit de la disette, et à comprimer l’universel élan de l’humanité vers l’abondance[1].

  1. V., tome IV, pages 5 et 163, les chap. Abondance, Disette, Cherté, Bon marché. (Note de l’éditeur)