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que ; — ce crédit, disons-nous, lui rentre, sous forme de billets ou espèces, augmenté de l’escompte de 1 pour 100, avec lequel la Banque paye ses employés et acquitte ses frais. Si même, après avoir couvert ses dépenses, il restait à la Banque un bénéfice net tant soit peu considérable, elle réduirait proportionnellement le taux de son escompte, de manière à ce qu’il lui restât toujours, pour intérêt du capital, zéro.

Résumé des opérations de x, Banque nationale, pour son inventaire au 31 décembre.
Doit. PROFITS ET PERTES. Avoir.
100 fr. Bénéfice sur ce compte. Produit des escomptes de l’année… 100 fr.

En se reportant au compte de caisse de x, Banque nationale, on voit tout d’abord que l’excédant du débit de ce compte sur le crédit est de fr. 100, somme égale à celle du bénéfice d’escompte constatée par le compte de profits et pertes.


CHAPITRE III.


Venons enfin au compte de A, propriétaire-capitaliste-entrepreneur, lequel ne se distingue plus, comme nous l’avons dit, de B, C, D, etc., travailleurs salariés, et ne prend ce titre que fictivement, par suite de ses opérations avec ces derniers.

Dans le régime du crédit gratuit, A ne prête plus les matières premières, l’instrument du travail, le capital, en un mot ; il ne le donne pas non plus pour rien ; il le vend. Dès qu’il en a reçu le prix, il est déchu de ses droits sur son capital ; il ne peut plus s’en faire payer éternellement, et au delà de l’éternité même, l’intérêt.

Voyons donc comment se comportera le compte de A, dans ce nouveau système.