Ne semble-t-il pas entendre un professeur d’agriculture dire à ses élèves : « Le climat est la première règle de l’agriculteur ? Ses ressources lui dictent ses devoirs. C’est d’abord sa position locale qu’il doit consulter. Est-il sur un sol argileux, il doit se conduire de telle façon. A-t-il affaire à du sable, voici comment il doit s’y prendre. Toutes les facilités sont ouvertes à l’agriculteur qui veut nettoyer et améliorer son sol. Qu’il ait de l’habileté, les terres, les engrais qu’il aura dans ses mains lui inspireront un plan d’exploitation, qu’un professeur ne peut jamais tracer que d’une manière vague et sujette à l’instabilité des hypothèses, qui varient et se compliquent avec une infinité de circonstances trop difficiles à prévoir et à combiner. »
Mais, ô sublimes écrivains, veuillez donc vous souvenir quelquefois que cette argile, ce sable, ce fumier, dont vous disposez si arbitrairement, ce sont des Hommes, vos égaux, des êtres intelligents et libres comme vous, qui ont reçu de Dieu, comme vous, la faculté de voir, de prévoir, de penser et de juger pour eux-mêmes !
Mably. (Il suppose les lois usées par la rouille du temps, la négligence de la sécurité, et poursuit ainsi) :
« Dans ces circonstances, il faut être convaincu que les ressorts du gouvernement se sont relâchés. Donnez-leur une nouvelle tension (c’est au lecteur que Mably s’adresse), et le mal sera guéri… Songez moins à punir des fautes qu’à encourager les vertus dont vous avez besoin. Par