Les free-traders anglais poursuivent, avec une ardeur que nous sommes, hélas ! impuissants à imiter, la réforme de la vieille législation économique de la Grande-Bretagne. Aux protectionnistes qui demandent la restauration des vieux abus, ils ne répondent qu’en exigeant incessamment des réformes nouvelles. Non contents d’avoir obtenu la suppression complète et définitive des lois-céréales, la modification presque radicale des lois de navigation, l’égalisation des droits sur les sucres, ils demandent aujourd’hui, entre autres réformes, la suppression entière du vieux régime colonial, l’émancipation politique des colonies. Comme toujours, M. Cobden a pris les devants dans cette question. C’est dans la tournée qu’il vient de faire pour combattre dans ses foyers mêmes l’agitation protectionniste, qu’il a fait lever ce nouveau lièvre, pour ainsi dire entre les jambes de ses adversaires. Les applaudissements qui ont accueilli ses paroles nous prouvent, du reste, que la cause de l’émancipation coloniale est déjà plus qu’à moitié