Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/407

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


aux dépens de la communauté. (Applaudissements prolongés.)


Qu’il nous soit permis de faire une remarque sur ce passage du discours de M. Gibson. Ne pourrait-il pas être très-à propos prononcé devant une assemblée française ?

C’est une chose surprenante (dirait-on) que l’excessive délicatesse, en matière d’honneur national, qui s’est tout à coup révélée parmi nos trafiquants de fer et de houille. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que pour ces messieurs guerre est synonyme de cherté ; entente cordiale est synonyme de commerce, d’échanges, de concurrence à redouter. Je crois très-consciencieusement qu’il y a, dans ce pays, un grand parti lié avec l’intérêt manufacturier, parti représenté par la Presse et le journal du Commerce, qui s’efforce de susciter un sentiment anti-anglais, dans l’unique but de maintenir le haut prix des draps, des toiles, de la houille et du fer, etc., etc.

Après cette courte observation, nous reprenons le compte rendu de la séance du 7 août, et nous consignons ici notre regret de ne pouvoir traduire le remarquable discours de M. Cobden. Nous nous bornerons, forcé que nous sommes de nous restreindre, à citer quelques passages de l’allocution de M. Fox, et particulièrement la péroraison qui se lie au sujet traité par le représentant de Manchester.

M. Fox. L’orateur, prenant texte d’un article du Morning-Post qui annonce pour la vingtième fois que la Ligue est morte après avoir totalement échoué dans sa mission, passe en revue le passé de cette institution, et montre l’influence qu’elle a exercée sur l’administration des Whigs et ensuite sur celle des Torys, influence à laquelle il faut attribuer les modifications récemment introduites dans la législation commerciale de la Grande-Bretagne. Il parle ensuite du progrès qu’elle a fait faire à l’opinion publique.