93,000 tonnes annuellement. En même temps, j’ai la conviction
que, sous l’empire du droit proposé, nous ne pouvons, sur
ces 93,000 tonnes, en consommer plus de 40,000. Il en restera
donc plus de 50,000 tonnes qui devront se vendre sur le continent
ou ailleurs et au cours. Vous voyez donc que celui qui arrivera
ici sera précisément au même prix que le sucre-esclave
sur le continent. Chaque quintal de ce sucre que nous importons,
lequel aurait été en Hollande, en Allemagne ou dans la
Méditerranée, y sera remplacé par un quintal de sucre-esclave
que nous aurons refusé de l’Amérique. Ainsi, bornons-nous à
dire que nous recevons le sucre destiné à la Hollande et à l’Allemagne,
où cela occasionne un vide qui sera comblé par du
sucre-esclave. Transporté sur nos navires, acheté de notre argent,
échangé contre nos produits, ce sucre-esclave sera nôtre,
entièrement nôtre, sauf qu’il ne nous sera pas permis de le consommer.
Nous l’enverrons remplacer ailleurs le sucre-libre que nous
aurons porté ici. Ne serons-nous donc pas les agents de toutes
ces transactions, tout comme si nous introduisions ce sucre-esclave
dans nos magasins ? (Écoutez ! écoutez !) Eh quoi! nous
le portons dans nos magasins, nous l’y entreposons pour le raffiner !
Nous nous rendrons la risée de l’Europe continentale, etc.
L’orateur continue à discuter la question des sucres. Il traite ensuite avec une grande supériorité la question du numéraire et des instruments d’échange, à propos du bill de renouvellement de la Banque d’Angleterre, présenté par sir Robert Peel. Cette question n’ayant pas un intérêt actuel pour le public français, nous supprimons, mais non sans regret, cette partie du discours de M. Wilson.
La parole est prise successivement par M. Turner, fermier dans le Somersetshire, et le Rév. John Burnet.
La séance est levée.