peuple, à ceux qui ont tout à redouter de sa sagesse, et rien à
gagner à son perfectionnement. (Applaudissements.) S’ils déploient
maintenant contre la Ligue une nouvelle (énergie, peut-être
faut-il les excuser, car elle naît de cette conviction qui a
envahi leur esprit, que nos doctrines font d’irrésistibles progrès,
et que le temps approche où ce sentiment profond qu’on appelle
sens commun prévaudra enfin dans le pays. En cela, du moins,
je crois qu’ils ont raison, et tout — jusqu’aux procédés de l’anti-Ligue,
qui a sans doute en vue autre chose que le sens commun,
— concourt à ce résultat. Lorsqu’il s’agit de disculper
une loi qui a provoqué contre elle cette puissante agitation, il
faut autre chose, le sens commun réclame autre chose que l’invective,
qui fait le fond de leur éloquence. Il faut autre chose
pour disculper une loi accusée de n’avoir été faite à une autre
fin que d’infliger la famine à une terre chrétienne (écoutez !
écoutez !), alors surtout que cette loi, condamnée par les hommes
de l’autorité la plus compétente, par les Russell et les
Fitzwilliams, condamnée par le spectacle des maux qu’elle répand
au sein d’une population toujours croissante, est maintenue
par des législateurs qui ont à la maintenir un intérêt direct
et pécuniaire. Je le répète, si l’invective grossière est la
seule réponse que l’on sait faire à des imputations si graves et
si sérieuses, c’est qu’il n’y en a pas d’autre ; et alors le peuple
est bien près de comprendre que demander pour le travail
honnête sa légitime rémunération, pour les capitaux leurs profits
naturels, sans la funeste intervention de la loi, que vouloir
réduire la classe oisive et improductive à sa propriété, c’est
proclamer non-seulement la doctrine du sens commun, mais la
doctrine de l’éternelle justice. Les conspirateurs qui se sont unis
pour répandre cette doctrine parmi le peuple, recueilleront, en
dépit de l’injuste censure de l’autorité, l’honnête et cordial
assentiment d’une nation reconnaissante. » (Applaudissements
prolongés.)
Le meeting entend MM. Hume et Christie, membres du Parlement. La parole est ensuite à M. J. W. Fox.
M. Fox : Si les honorables membres du Parlement que vous