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que la restriction est injuste et dommageable ; qu’elle diminue la richesse générale ; que cette réduction frappe tout le monde, et particulièrement, comme vous dites, la classe ouvrière, et que c’est une des causes qui nous empêchent, nous et nos familles, de nous élever en bien-être, en instruction, en dignité et en indépendance. Ils ajoutent qu’il est bon que les choses soient ainsi ; qu’il est fort heureux que nous souffrions et nous méprenions sur la cause de nos souffrances, et que le triomphe de vos doctrines, en soulageant nos misères et dissipant nos préjugés, éloignerait les chances de la grande guerre qu’ils attendent avec impatience[1].

— Ainsi ils se mettent du côté de l’iniquité, de l’erreur et de la souffrance, le tout pour arriver à la grande guerre ?

— Ils font à ce sujet des raisonnements admirables.

— En ce cas, je ne suis ici qu’un indiscret, et je me retire.


66. — LE SUCRE ANTÉDILUVIEN.


13 Février 1848.


On croit que le sucre est d’invention moderne ; c’est une erreur. L’art de le fabriquer a pu se perdre au déluge ; mais il était connu avant ce cataclysme, ainsi que le prouve un curieux document historique, trouvé dans les grottes de Karnak, et dont on doit la traduction au savant polyglotte, l’illustre cardinal Mezzofante. Nous reproduisons cet intéressant écrit, qui confirme d’ailleurs cette sentence de Salomon : Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

« En ce temps-là, entre le 42e et le 52e parallèle, il y avait une grande, riche, puissante, spirituelle et brave nation de

  1. V. ci-dessus les nos 17 à 28. (Note de l’éditeur.)