à peu près exclusive. Il ne s’agira plus alors du principe, mais de l’exécution. On sera d’accord qu’il faut détruire un état de choses injuste et artificiel, pour rentrer dans une situation équitable et naturelle. Mais par où faut-il commencer ? Dans quelle mesure faut-il procéder ? Pour résoudre ces questions d’exécution, il est évident que ce seront les hommes pratiques, du moins ceux qui se sont rangés au principe de la liberté, qui devront surtout être consultés.
Loin de nous donc la pensée de repousser le concours des hommes spéciaux. Il faudrait avoir perdu l’esprit pour méconnaître la valeur de ce concours.
Il n’en est pas moins vrai cependant, qu’il y a, au fond de cette lutte, des questions dominantes, primordiales, qui, pour être résolues, n’ont pas besoin de ces connaissances technologiques universelles qu’on semble exiger de nous.
« Le législateur a-t-il mission de pondérer les profits des diverses industries ?
Le peut-il sans compromettre le bien général ?
Peut-il, sans injustice, augmenter les profits des uns en diminuant les profits des autres ?
Dans cette tentative, arrivera-t-il à répartir d’une manière égale ses faveurs ?
En ce cas même, n’y aurait-il pas, pour résidu de l’opération, toute la déperdition de forces résultant d’une mauvaise direction du travail ?
Et le mal n’est-il pas plus grand encore, s’il est radicalement impossible de favoriser également tous les genres de travaux ?
En définitive, payons-nous un gouvernement pour qu’il nous aide à nous nuire les uns aux autres, ou, au contraire, pour qu’il nous en empêche ? »
Pour résoudre ces questions, il n’est nullement nécessaire d’être un habile armateur, un ingénieux mécanicien,