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parer son exagération à celle de Jean. (Voir le Moniteur industriel.)


56. — LES HOMMES SPÉCIAUX.


28 Novembre 1847.


Il y a des personnes qui s’imaginent que les hommes d’étude, ou ce qu’elles nomment avec trop de bienveillance les savants, sont incompétents pour parler du libre-échange. La liberté et la restriction, disent-elles, c’est une question qui doit être débattue par des hommes pratiques.

Ainsi le Moniteur industriel nous fait observer qu’en Angleterre la réforme commerciale a été due aux efforts des manufacturiers.

Ainsi le comité Odier se montre très-fier du procédé qu’il a adopté, et qui consiste en de prétendues enquêtes, où tout se résume à demander tour à tour à chaque industrie privilégiée si elle veut renoncer à son privilége.

Ainsi un membre du conseil général de la Seine, fabricant de drap, protégé par la prohibition absolue, disait à ses collègues, en parlant d’un de nos collaborateurs : « Je le connais ; c’était un juge de paix de village ; il n’entend rien à la fabrique. »

Nos amis mêmes se laissent quelquefois dominer par cette prévention. Et dernièrement la Chambre de commerce du Havre, faisant allusion à notre déclaration de principes (qui est d’une page), faisait remarquer que nous n’y parlons pas des intérêts maritimes. Puis elle ajoute : « La Chambre ne pouvait jusqu’à un certain point se plaindre de cet oubli, parce que les noms qui figurent au bas de cette déclaration lui inspirent peu de confiance pour l’étude de ces questions. »

Celui de nos collaborateurs qui est ainsi désigné deux