Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/333

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je réparerai cet oubli à la prochaine édition[1]. (Hilarité prolongée.)

Nos adversaires disent que l’exemple de la Suisse ne conclut pas, parce que c’est un pays de montagnes. (Rires.) Voyons donc un pays de plaines.

La Hollande jouissait en même temps de la liberté politique et de la liberté commerciale ; et, comme le disait tout à l’heure notre honorable président, elle regrette ce régime de libre-échange, sous lequel elle était devenue, malgré l’infériorité de sa position, un des pays les plus florissants et même les plus puissants de l’Europe.

Voyez encore l’Italie. À l’aurore de son affranchissement sa première pensée — non, sa seconde pensée, la première est pour l’indépendance nationale (applaudissements) — sa seconde pensée est pour la liberté du commerce et la destruction de tous les monopoles.

Traversons l’Océan. Vous savez que l’Amérique septentrionale est une démocratie. Il y a cependant des nuances, il y a le parti whig et le parti populaire. L’un veut la restriction, l’autre la liberté. Ce dernier a triomphé, en 1846, et a porté M. Polk à la présidence. Tout l’effort de la lutte a porté précisément sur cette question des tarifs ; et, malgré la résistance acharnée des whigs, résistance poussée jusqu’à cette limite après laquelle il n’y a plus que la guerre civile, le principe de la protection a été exclu du tarif. Quel a été le résultat ? Vous le savez ; le président Polk l’a hautement proclamé dans son message. Mais que dis-je ? non, vous ne le savez pas, car la traduction qu’ont donnée de ce document nos journaux, à commencer par le Moniteur, est très-habilement arrangée pour vous égarer.

  1. V. tome V. page 13, pages 80 à 83, et au même tome, page 336, le pamphlet Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. (Note de l’éditeur.)