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avec cette précision, ce bonheur d’expression qui n’appartiennent qu’à lui, a résumé toute notre pensée en ces termes : « La liberté fera aux hommes une justice que l’arbitraire ne saurait leur faire. » (Bruyants applaudissements.) J’espère donc, et j’ai la ferme confiance que M. de Lamartine ne me démentira pas, si je dis que sa présence dans cette assemblée est un témoignage de bienveillance envers des hommes qui essayent leurs premiers pas dans cette carrière du bien public, qu’il parcourt avec tant de gloire, mais qu’elle révèle aussi sa profonde sympathie pour la sainte cause de l’union des peuples et de la libre communication des hommes, des choses et des idées[1].


48. — SEPTIÈME DISCOURS, À PARIS, SALLE MONTESQUIEU.


7 Janvier 1848.


Messieurs, je me propose de démontrer que le libre-échange est la cause, ou du moins un des aspects de la grande cause du peuple, des masses, de la démocratie.

Mais, avant, permettez-moi de vous citer un fait qui vient à l’appui de la proposition que vient de développer avec tant de chaleur et de talent mon ami M. Coquelin.

J’ai visité à Marseille les ateliers d’un grand fabricant de machines. Cette entreprise se faisait d’abord sur de faibles

  1. À la suite de cet appel, M. de Lamartine prit la parole et termina en ces termes un magnifique discours :

    « Vous vous souviendrez alors, vous ou vos enfants, vous vous souviendrez avec reconnaissance de ce missionnaire de bien-être et de richesse, qui est venu vous apporter de si loin et avec un zèle entièrement désintéressé, la vérité gratuite, dont il est l’organe, et la parole de vie matérielle ; et vous placerez le nom de M. Bastiat, ce nom qui grandira à mesure que sa vérité grandira elle-même, vous le placerez à côté de Cobden. de J. W. Fox et de leurs amis de la grande ligue européenne parmi les noms des apôtres de cet évangile du travail émancipé, dont la doctrine est une semence sans ivraie, qui fait germer chez tous les peuples, — sans acception de langue, de patrie ou de nationalité, — la liberté, la justice et la paix !

    (Note de l’éditeur.)