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l’opinion publique, le but auquel nous aspirons, parce que sans le concours de l’opinion publique il n’y a pas de réforme possible, ni même désirable[1]. Or ce but est bien défini :

Ramener la douane au but légitime de son institution ; ne pas tolérer qu’elle soit, aux mains d’une classe de travailleurs, un instrument d’oppression et de spoliation à l’égard de toutes les autres classes.

Quant au choix et à la détermination des réformes, nous attendrons que le gouvernement, à qui appartient l’action, prenne l’initiative ; et alors nous discuterons ses projets, et, autant qu’il est en nous, nous nous efforcerons d’éclairer sa marche, toujours en vue du principe dont nous sommes les défenseurs.

Et quand nous disons à nos amis qu’il ne nous appartient pas d’isoler un monopole pour le combattre corps à corps, il est bon d’observer que la chambre du Havre, qui n’est pourtant pas une association enchaînée à un principe, mais qui, dans son caractère officiel, est un des rouages du gouvernement du pays, a été entraînée, à son insu peut-être, à agir comme nous ; car elle réclame à la fois, et tout d’abord, la réforme des tarifs sur les céréales, sur le fer, la fonte, la houille, le sucre, le café, le bois d’ébénisterie, et jusque sur les bois de construction équarris à la hache, etc., etc. — Sans doute, elle n’entend pas nous conseiller une autre conduite que la sienne ; et pourtant, loin de concentrer ses efforts sur un seul point, elle se montre disposée à n’en exclure guère qu’un seul, celui qui a été déjà réduit à si peu de chose par nos traités de réciprocité.

Nous avons appris sans étonnement l’accueil que la chambre de commerce du Havre a fait aux avances du comité

  1. V. les chapitres Responsabilité, Solidarité, dans les Harmonies. (Note de l’éditeur.)