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mique sur laquelle nous reviendrons souvent ; et, par ce motif, nous nous bornons, quant à présent, à l’indiquer.

Le système restrictif a la prétention d’élever, au profit du producteur, le prix du produit ; mais il ne peut le faire sans mettre ce produit hors de la portée d’un certain nombre de personnes, sans paralyser les facultés de consommation, sans diminuer la demande, et enfin, sans agir dans le sens de la baisse sur le prix même qu’il aspire à élever[1].

Sa première tendance, nous en convenons, est de renchérir en favorisant le producteur ; sa seconde tendance est de déprécier en éloignant le consommateur ; et cette seconde tendance peut aller jusqu’à surmonter la première.

Et, quand cela est arrivé, le public perd toute la consommation empêchée par la mesure, sans que le producteur gagne rien sur le prix.

Celui-ci joue alors le rôle ridicule dans lequel nous avons fait paraître le fisc anglais. On se rappelle que la taxe s’élevant sans cesse, et la consommation diminuant à mesure, il arriva un moment où, en ajoutant 5 p. % au taux de l’impôt, on eut 5 p. % de moins de recette[2].


41. — L’IMPÔT DU SEL.


20 Juin 1841.


Pour la seconde fois, la réduction de l’impôt sur le sel a été votée par la Chambre des députés à la presque unanimité ; ce qui n’aura d’autre conséquence, à ce qu’il paraît, que de déterminer le ministère à mettre la question à l’étude pour l’année prochaine.

Parmi les arguments dont on s’est servi dans le débat, il

  1. V. au tome IV, page 163, le chap. Cherté, Bon marché. (Note de l’éditeur.)
  2. V. le no 33, page 186. (Note de l’éditeur.)