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Times, et surtout le Punch, car c’est une affaire de sa compétence[1].


35. — ENCORE LES ARMEMENTS EN ANGLETERRE.


29 Janvier 1848.

Il est assez ordinaire de voir les hommes qui ont épousé une cause ou un parti arranger les faits, les tourmenter, les supposer même dans l’intérêt de l’opinion qu’ils défendent.

C’est sans doute la tactique du Moniteur de la prohibition, car il ne tient pas à lui que nous n’entrions dans cette voie d’hypocrisie et de charlatanisme.

Cette feuille épluche avec grand soin nos colonnes, pour y trouver ce qu’elle appelle nos aveux.

Constatons-nous que certains journaux, qui se prétendent les défenseurs exclusifs de la liberté, ont déserté la liberté commerciale ? Aveu.

Sommes-nous surpris que les ouvriers se montrent indifférents à l’égard d’un système qui élève le prix du pain, de la viande, du combustible, des outils, du vêtement, sans rien faire pour les salaires ? Aveu.

Cherchons-nous à détruire les alarmes imaginaires que la liberté des transactions inspire à quelques esprits prévenus ? Aveu.

Gémissons-nous de voir l’aristocratie britannique, un an après que le principe de la liberté lui a été imposé par l’opinion populaire, s’efforcer d’entraîner cette opinion dans la dangereuse et inconséquente voie des armements ? Aveu.

Que faudrait-il donc faire pour se mettre à l’abri de la vigilance du Moniteur industriel ? Eh ! parbleu, la chose est simple : imiter les charlatans de tous les partis ; affirmer que

  1. V. au tome III la relation d’un Meeting à Manchester, pages 463 à 492. (Note de l’éditeur.)