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1 426 040 liv. st. 5 pour 100 sur la douane et l’accise, spiritueux non compris ;
186 000 liv. st. 4 pence par gallon, sur les spiritueux ;
400 000 liv. st. 10 pour 100 sur l’impôt foncier.

Ici encore le peuple était appelé à réparer, dans la proportion des 4/5, le déficit amené par les fautes de l’oligarchie.

Le bill fut mis à exécution au commencement de 1840. Au 5 avril 1841, on procéda avec anxiété à la balance ; et ce ne fut pas sans une surprise mêlée d’effroi qu’on constata, au lieu de l’accroissement attendu de 2 200 000 liv. st., une diminution sur la recette de l’année précédente de quelques centaines de mille livres.

Ce fut une révélation subite. C’était donc en vain que le peuple avait été frappé de nouvelles taxes ; ce serait en vain qu’on aurait recours désormais à ce moyen. L’expérience venait de mettre au jour un fait capital, c’est que l’Angleterre était arrivée à la limite extrême de ses ressources contributives, et qu’il devenait à l’avenir impossible, par l’accroissement des impôts, de lui arracher un schelling. Cependant le déficit était toujours béant. (V. à l’introduction du tome III, pages 42 et suiv.)

Les théoriciens, comme on les appelle, se mirent à étudier le menaçant phénomène. Il leur vint à l’idée qu’on pourrait peut-être augmenter les recettes en diminuant les impôts, idée qui semblait impliquer une contradiction choquante. Outre les raisons théoriques qu’ils alléguaient en faveur de leur opinion, quelques expériences antérieures donnaient une certaine autorité à leur avis. Mais, pour les personnes qui, quoique vouées au culte des faits, n’ont pas cependant horreur de la raison des faits, nous devons dire comment ils soutenaient leur opinion.

« Le produit d’un impôt sur un objet de consommation,