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Est-il conforme à la justice ? est-il conforme à nos intérêts permanents et bien entendus ? est-il de nature à replacer toutes les branches de travail, à l’égard les unes des autres, sur le pied de l’égalité ? implique-t-il une plus grande somme de bien-être général en proportion d’un travail donné ? S’il en est ainsi, nous devons le soutenir, se fût-il révélé pour la première fois, ce qui n’est pas, dans un cerveau britannique. Si, de plus, il est en harmonie avec le bien de l’humanité, s’il tend à effacer les jalousies internationales, à détruire les idées d’envahissements et de conquêtes, à unir les peuples, à détrôner cette politique étroite et pleine de périls dont, à l’occasion d’un mariage récent, nous voyons se produire les tristes et derniers efforts ; s’il laisse à chaque peuple toute son influence intellectuelle et morale, toute sa puissance de propagande pacifique, s’il multiplie même les chances des doctrines favorables à l’humanité, nous devons travailler à son triomphe avec un dévouement inaltérable, dussent les sinistres insinuations du Moniteur industriel tourner contre nous des préventions injustes, au lieu d’appeler sur lui le ridicule.


32. — L’ANGLETERRE ET LE LIBRE-ÉCHANGE.


6 Février 1847.

Pendant quelque temps, la tactique des prohibitionnistes consistait à nous représenter comme des dupes et presque comme des agents de l’Angleterre. Obéissant au mot d’ordre du comité central de Paris, tous les comités de province, d’un bout de la France à l’autre, ont répété que l’Anglais Cobden était venu inspirer et organiser l’Association pour la liberté des échanges. En ce moment encore, une société d’agriculture met en fait que — Cobden parcourt la France pour y propager ses doctrines, et elle