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LE LIBRE-ÉCHANGE

brasse la cause de l’éternelle justice, de la paix, de l’union, de la libre communication, de la fraternité entre tous les hommes ; la cause de l’intérêt général, qui se confond, partout et sous tous les aspects, avec celle du Public consommateur.


2. — LIBRE-ÉCHANGE.


19 Décembre 1846.


On nous reproche ce titre. « Pourquoi ne pas déguiser votre pensée ! nous dit-on. Les villes hésitent, les hommes pratiques sentent qu’il y a quelque chose à faire. Vous les effrayez. N’osant aller à vous et ne pouvant rester neutres, les voilà qui vont grossir les rangs de vos adversaires. »

Quelques défections passagères ne nous feront pas déserter le drapeau auquel nous avons mis notre confiance. Libre-échange ! Ce mot fait notre force. Il est notre épée et notre bouclier. Libre-échange ! C’est un de ces mots qui soulèvent des montagnes. Il n’y a pas de sophisme, de préjugé, de ruse, de tyrannie qui lui résiste. Il porte en lui-même et la démonstration d’une Vérité, et la déclaration d’un Droit, et la puissance d’un Principe. Croyez-vous que nous nous sommes associés pour réclamer tel ou tel changement partiel dans la pondération des tarifs ! Non. Nous demandons que tous nos concitoyens, libres de travailler, soient libres d’échanger le fruit de leur travail ; et il y a trop de justice dans cette demande pour que nous essayions de l’arracher à la loi par lambeaux et à l’opinion par surprise.

Cependant, et pour éviter toute fausse interprétation, nous répéterons ici qu’il est à la liberté d’échanger une li-


    à cet égard l’indépendance de ses opinions, de ses votes et de ses actes.

    Extrait du Libre-échange, du 14 novembre 1847.

    (Note de l’éditeur.)