Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.

conomie politique, il est vrai, n’embrasse pas l’homme tout entier ; elle laisse leur part de cet inépuisable sujet à l’anatomie, à la physiologie, à la métaphysique, à la politique, à la morale, à la religion. Elle considère surtout l’action des hommes sur les choses, des choses sur les hommes, et des hommes entre eux, en tant qu’elle concerne leurs moyens d’exister et de se développer. Exister, se développer, cela peut paraître aux rédacteurs de l’Atelier chose secondaire et inférieure, même en y comprenant, comme on doit le faire, le développement intellectuel et moral aussi bien que le développement matériel. Pour nous, après ce qui se rapporte aux intérêts d’une autre vie, nous ne savons rien de plus important ; et ce qui prouve que nous n’avons pas tout à fait tort, c’est que tous les hommes, sans exception, ne s’occupent guère d’autre chose. Après tout, il ne peut jamais y avoir contradiction entre ce que les sciences diverses renferment de vérité. Si l’économiste et le moraliste ne sont pas toujours d’accord, c’est que l’un ou l’autre se trompe indubitablement. On peut réfuter tel économiste, comme tel moraliste, comme tel anatomiste ; mais la guerre déclarée à l’économie politique me paraît aussi insensée que celle que l’on ferait à l’anatomie ou à la morale[1].


24. — RÉPONSE À DIVERS.


1er Janvier 1848.

Un journal émané de la classe laborieuse, la Ruche populaire, fait remonter au travail l’origine de la propriété. On est propriétaire de son œuvre. Nous pensons absolument comme ce journal.

En même temps, il attaque la liberté d’échanger. Nous

  1. V. au tome IV, Justice et Fraternité, p. 298. (Note de l’éditeur.)