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travers tous les détours de ce labyrinthe. Qu’il attache sa pensée à ce phénomène de la consommation, et il sera bientôt plus économiste que beaucoup d’économistes de profession. Il arrivera à cette simple conclusion : Le tarif doit être une source de revenu public, et non une source de faveurs partielles. (V. le chap. XI du tome VI.)

Rapprochons les paroles de M. Guizot de celles de M. Cunin-Gridaine.

« Dès aujourd’hui nous pouvons annoncer que des études poursuivies de concert, par les départements du commerce et des finances, auront pour résultat la présentation, à la session prochaine, d’un projet de loi de douanes qui comprendra de nombreuses modifications. »

Et, pour qu’on ne s’y méprenne pas, le ministre s’est servi, un moment avant, du mot adoucissements.

Ainsi, il n’en faut pas douter, l’heure de la réparation approche.

Et pourquoi ne concevrions-nous pas cet espoir ? Les monopoleurs ne s’y sont pas trompés. Ils ne s’en sont point laissé imposer par les grands mots : conservation, protection. M. Grandin s’est écrié : « On vous fera bientôt des propositions ; prenez garde ! ne vous y laissez pas prendre. M. le ministre des affaires étrangères, il est vrai, ne vous parle pas encore d’admettre les produits anglais. Il sait bien qu’aujourd’hui il rencontrerait encore dans cette Chambre une forte opposition. Mais ces idées, je le crains bien, germent dans son esprit, et peut-être ne fait-il que les ajourner. M. le ministre a bien dit qu’il était partisan du régime protecteur. Mais en même temps il a déclaré qu’il fallait élargir ce système, et successivement le modifier, à l’égard surtout des industries privilégiées ; ce qui veut dire sans doute que ces industries doivent s’attendre, un jour ou l’autre, à entrer en concurrence avec l’étranger. »

Oui, cela veut dire qu’un jour ou l’autre le droit de pro-