de tels résultats pourraient-ils être balancés dans votre esprit par une simple difficulté d’exécution, qui ne vous a pas arrêtés pour le thé, et que d’ailleurs vous n’évitez pas par le système mixte ?
Faut-il, dans l’intérêt de notre marine, admettre en franchise de droits les fers destinés à la construction des navires engagés dans la navigation internationale ?
Cette question n’aurait-elle pas été convenablement suivie de cette autre :
Faut-il, dans l’intérêt de nos voies de communication, admettre en franchise de droits les fers destinés à la construction des railways ?
Et de cette autre encore :
Faut-il, dans l’intérêt de nos estomacs, admettre en franchise de droits les fers destinés au labourage des terres, et par là à la production des subsistances ?
Quoi qu’il en soit, restreignons-nous à la proposition du ministre.
Remarquons d’abord comment elle est posée.
Il ne s’agit pas de recevoir du fer étranger pour construire toute sorte de navires, mais seulement les navires destinés à la navigation internationale. Pourquoi cela ? La raison en est simple. Il y a deux sortes de navigation, celle qui se fait
- ↑ Par une circulaire de 1845, M. Cunin-Gridaine, ministre du commerce, interrogeait les Conseils généraux sur diverses modifications à introduire dans nos lois. L’une des questions posées était relative à l’importation du fer. C’est à l’occasion de celle-ci que F. Bastiat publia les réflexions suivantes dans le no de décembre 1845 du Journal des Économistes. (Note de l’éditeur.)