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légitimité de la propriété foncière trouvera bientôt d’autres défenseurs, et je compte surtout sur Fontenay.

Je vous prie d’écrire à Michel Chevalier, de lui dire combien je suis reconnaissant de son excellent article sur mon livre. Il n’a d’autre défaut que d’être trop bienveillant et de laisser trop peu de place à la critique. Dites à Chevalier que je n’attends qu’un peu de force pour lui adresser moi-même l’expression de mes vifs sentiments de gratitude. Je fais des vœux sincères pour qu’il hérite du fauteuil de M. Droz ; ce ne sera que tardive justice.





LETTRE AU JOURNAL DES ÉCONOMISTES[1].


Mon livre est entre les mains du public. Je ne crains pas qu’il se rencontre une seule personne qui, après l’avoir lu, dise : « Ceci est l’ouvrage d’un plagiaire. » Une lente assimilation, fruit des méditations de toute ma vie, s’y laisse trop voir, surtout si on le rapproche de mes autres écrits.

Mais qui dit assimilation, avoue qu’il n’a pas tout tiré de sa propre substance.

Oh ! oui, je dois beaucoup à M. Carey ; je dois à Smith, à J. B. Say, à Comte, à Dunoyer ; je dois à mes adversaires ; je dois à l’air que j’ai respiré ; je dois aux entretiens intimes d’un ami de cœur, M. Félix Coudroy, avec qui, pendant vingt ans, j’ai remué toutes ces questions dans la solitude, sans que jamais il se soit manifesté dans nos appréciations et nos idées la moindre divergence ;

  1. Après la mort de Bastiat, il fut aisé à ses amis d’édifier M. Carey sur sa parfaite loyauté. Cette lettre nous paraît mériter cependant d’être conservée, d’autant plus que le post-scriptum contient les éléments d’une importante démonstration. (Note de l’éditeur.)