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spécialement le discours où M. Peel proclama la vérité économique, sous cette forme devenue si populaire : We must be allowed to buy in the cheapest market, etc.

Je voudrais aussi que vous me disiez quels sont ceux de vos discours, soit aux meetings, soit au parlement, que vous jugez le plus à propos de faire traduire. — Enfin je désire que mon livre contienne une ou deux free-trade discussions de la chambre des communes, et que vous ayez la bonté de me les désigner.

Je m’estimerai heureux si j’obtiens une lettre de l’homme de notre époque à qui j’ai voué la plus vive et la plus sincère admiration.

Mugron, 8 avril 1845.


Monsieur,

Puisque vous me permettez de vous écrire, je vais répondre à votre bienveillante lettre du 12 décembre dernier. J’ai traité avec M. Guillaumin, libraire à Paris, pour l’impression de la traduction dont je vous ai entretenu.

Le livre est intitulé : Cobden et la Ligue, ou l’Agitation anglaise pour la liberté des échanges. Je me suis permis de m’emparer de votre nom, et voici mes motifs : je ne pouvais intituler cet ouvrage Anti-corn-Law-league. Indépendamment de ce qu’il est un peu barbare pour les oreilles françaises, il n’aurait porté à l’esprit qu’une idée restreinte. Il aurait présenté la question comme purement anglaise, tandis qu’elle est humanitaire, et la plus humanitaire de toutes celles qui s’agitent dans notre siècle. Le titre plus simple : la Ligue, eût été trop vague et eût porté la pensée sur un épisode de notre histoire nationale. J’ai donc cru devoir le préciser, en le faisant précéder du nom de celui qui est reconnu pour être « l’âme de cette agitation. » Vous avez vous-même reconnu que les noms propres étaient quelque-