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heure avec Hippolyte, le fils de Charles Comte ; il m’a montré tous les manuscrits de son père. Il y a deux ou trois cours faits à Genève, à Londres, à Paris ; tout cela, sans doute, a servi au Traité de législation ; mais quelle mine à mettre au jour !

Adieu, je te quitte. J’ai encore trois lettres à écrire à Paris, et nous sommes déjà à demain, car il est plus de minuit.

Bordeaux, le 19 février 1846.

Mon cher Félix, je t’avais promis de t’écrire les événements de Bordeaux. Je suis si interrompu par les visites, les assemblées et autres incidents fâcheux, que l’heure du courrier arrive toujours avant que j’aie pu réaliser ma promesse ; d’ailleurs je n’ai pas grand’chose à te dire. Les choses se passent fort doucement. On a beaucoup pataugé dans les préliminaires d’une constitution. Enfin elle est sortie telle quelle de la discussion, et aujourd’hui elle est offerte à la sanction de soixante-dix à quatre-vingts membres fondateurs ; le bureau définitif va être installé, avec le maire en tête pour président, et, dans deux ou trois jours, aura lieu une grande réunion pour ouvrir la souscription. On croit que Bordeaux ira à 100 000 fr. Il me tarde de le voir. Tu comprends que ce n’est qu’à partir d’aujourd’hui, de l’installation du bureau, qu’on peut s’occuper d’un plan, puisque c’est lui qui doit avoir l’initiative. Quel sera ce plan ? Je l’ignore.

Quant à mon concours personnel, il se borne à assister aux séances, à faire quelques articles de journaux, à faire et recevoir des visites et à essuyer des objections économiques de toutes sortes. Il m’est bien démontré que l’état de l’instruction en ce genre ne suffit pas pour faire marcher l’institution, et je me retirerais sans espoir si je ne comptais un peu sur l’institution même pour éclairer ses propres membres.