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       Et laisse vivre le vieux tronc.

       Comptez sur la reconnoissance
       Quand l’intérêt vous en répond.



FABLE IV

La Brebis & le Chien



La brebis & le chien, de tous les temps amis,
Se racontoient un jour leur vie infortunée.
Ah ! Disait la brebis, je pleure & je frémis
Quand je songe aux malheurs de notre destinée.
Toi, l’esclave de l’homme, adorant des ingrats,
Toujours soumis, tendre & fidèle,
Tu reçois, pour prix de ton zèle,
Des coups & souvent le trépas.
Moi, qui tous les ans les habille,
Qui leur donne du lait, & qui fume leurs champs,
Je vois chaque matin quelqu’un de ma famille
Assassiné par ces méchants.
Leurs confrères les loups dévorent ce qui reste.
Victimes de ces inhumains,
Travailler pour eux seuls, & mourir par leurs mains,
Voilà notre destin funeste !
Il est vrai, dit le chien : mais crois-tu plus heureux