Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lorsque, pour prix de son zele,
Il fut de cette maison
Reconduit par le bâton
Vers sa demeure nouvelle.
Un vieux chat, son compagnon,
Voyant sa surprise extrême,
En passant lui dit ce mot :
Tu croyois donc, pauvre sot,
Que c’est pour nous qu’on nous aime !


FABLE X.

Les deux Jardiniers.


Deux freres jardiniers avoient pour héritage
Un jardin dont chacun cultivoit la moitié ;
Liés d’une étroite amitié,
Ensemble ils faisoient leur ménage.
L’un d’eux, appelé Jean, bel esprit, beau parleur,
Se croyoit un très-grand docteur ;
Et Monsieur Jean passoit sa vie
A lire l’almanach, à regarder le temps
Et la girouette & les vents.
Bientôt, donnant l’essor à son rare génie,
Il voulut découvrir comment d’un pois tout seul
Des milliers de pois peuvent sortir si vite ;
Pourquoi la graine du tilleul,