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apologues qu’il avoit appris à l’école des gynmosophistes, dont l’antiquité se perd dans la nuit des temps. Ce qu’il y a de sûr, c’est que ces apologues indiens, parmi lesquels on trouve les deux Pigeons, ont été traduits dans toutes les langues de l’Orient, tantôt sous le nom de Bidpaï ou Pilpai, tantôt sous celui de Lockman. Ils passèrent ensuite eu Grèce sous le titre de fables d’Ésope. Phèdre les fit connoître aux Romains. Après Phèdre, plusieurs Latins , Aphthonius[1], Avien, Gabrias, composèrent aussi des fables. D’autres fabulistes plus modernes, tels que Faërne, Abstémius, Camérarius, en donnèrent des recueils, toujours en latin, jusqu’à la fin du seizième siècle qu’un nommé Hégémon, de Châlons-sur-Saône, s’avisa de faire le premier des fables en vers français. Cent ans après, La Fontaine parut ; et La Fontaine fit oublier toutes les fables passées, et, je tremble de vous le dire, vraisemblablement aussi toutes les fables futures. Cependant M. de la Motte et

  1. Aphthonius et Gabrias ou Babrias sont deux fabulistes grecs. C’est par erreur que Florian les place ici parmi les fabulistes latins. (Note de l’Éditeur.)