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dogme reçu. Dès qu’on a pu croire que notre âme passoit après notre mort dans le corps de quelque animal, on n’a rien eu de mieux à faire, rien de plus raisonnable, rien de plus conséquent, que d’étudier avec soin les mœurs, les habitudes, la façon de vivre de ces animaux si intéressants, puisqu’ils étoient à la fois pour l’homme l’avenir et le passé, puisqu’on voyoit toujours en eux ses pères, ses enfants et soi-même.

De l’étude des animaux, de la certitude qu’ils ont notre âme, on a dû passer aisément à la croyance qu’ils ont un langage. Certaines espèces d’oiseaux l’indique même sans cela. Les étourneaux, les perdrix, les pigeons, les hirondelles, les corbeaux, les grues, les poules, une foule d’autres, ne vivent jamais que par grandes troupes. D’où viendroit ce besoin de société, s’ils n’avoient pas le don de s’entendre. Cette seule question dispense d’autres raisonnements qu’on pourroit alléguer.

Voilà donc le dogme de la métempsycose,