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d’une foule de défauts pénibles, pour nous orner de mille qualités qui ne coûtent jamais d’efforts. Enfin cette gaieté, selon moi, est la véritable philosophie, qui se contente de peu sans savoir que c’est un mérite, supporte avec résignation les maux inévitables de la vie sans avoir besoin de se dire que l’impatience n’y changeroit rien, et sait encore faire le bonheur de ceux qui nous environnent du seul supplément de notre propre bonheur.

Voilà la gaieté que je veux dans l’écrivain qui raconte : elle entraîne avec elle le naturel, la grâce, la naïveté. Le talent de peindre, comme vous savez, comprend le mérite du style et le grand art de faire des vers qui soient toujours de la poésie. Ainsi je conclus que tout fabuliste qui réunira ces deux qualités pourra se flatter, non pas d’être l’égal de La Fontaine, mais d’être souffert après lui.

Parlez-vous sérieusement, lui dis-je, et prétendez-vous m’encourager ? Si tout ce que vous venez de détailler n’est que le