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Vous m’entendez ; et je ne crois pas nécessaire, ainsi que l’exige M. de la Motte, de placer la moralité à la fin de mon apologue.

Ne brûlez donc point vos fables, et soyez sûr que La Fontaine est si divin, que beaucoup de places infiniment au-dessous de la sienne sont encore très belles. Si vous pouvez en avoir une, je vous en ferai mon compliment. Pour cela, vous n’avez besoin que de deux choses que je vais tâcher de vous expliquer.

Quoique je vous aie dit que je ne connois point de définition juste et précise de l’apologue, j’adopterois pour la plupart celle que La Fontaine lui-même a choisie, lorsqu’en parlant du recueil de ses fables il l’appelle,

Une ample comédie à cent actes divers,
Et dont la scène est l’univers.

En effet, un apologue est une espèce de petit drame ; il a son exposition, son nœud, son dénoûment. Que les acteurs en soient des animaux, des dieux, des