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des deux Pigeons, tout le monde n’en répète pas moins souvent ces vers du Lion amoureux,

Amour, Amour, quand tu nous tiens,
On peut bien dire, adieu prudence ;


et personne ne se soucie de savoir qu’on peut démontrer rigoureusement que ces deux fables sont contre les règles.

Vous exigerez peut-être de moi, en me voyant critiquer avec tant de sévérité les définitions, les préceptes donnés sur la fable, que j’en indique de meilleurs : mais je m’en garderai bien, car je suis convaincu que ce genre ne peut être défini et ne peut avoir de préceptes. Boileau n’en a rien dit dans son Art poétique ; et c’est peut-être parce qu’il avoit senti qu’il ne pouvoit le soumettre à ses lois. Ce Boileau, qui assurément étoit poëte, avoit fait la fable de la Mort et du Malheureux en concurrence avec La Fontaine. J. B. Rousseau, qui étoit poëte aussi, traita le même sujet. Lisez dans M. d’Alembert[1]

  1. Histoire des membres de l’académie française, tome III.