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Cependant je ne doute point que vous n’ayez lu, dans beaucoup de préfaces de fables, que l’apologue est une instruction déguisée sous l’allégorie d’une action : définition qui, par parenthèse, peut convenir au poëme épique, à la comédie, au roman , et ne pourroit s’appliquer à plusieurs fables, comme celles de Philomèle et Progné, de l’Oiseau blessé d’une flèche, du Paon se plaignant à Junon, du Renard et du Buste, etc. qui proprement n’ont point d’action, et dont tout le sens est renfermé dans le seul mot de la fin ; ou comme celles de l’Ivrogne et sa Femme, du Rieur et des Poissons, de Tircis et Amarante, du Testament expliqué par Ésope, qui n’ont que le mérite assez grand d’être parfaitement contées, et qu’on seroit bien fâché de retrancher quoiqu’elles n’aient point de morale. Ainsi cette définition, reçue de tous les temps, ne me paroît pas toujours juste.

Vous avez lu sûrement encore, dans le très ingénieux discours que feu M. de la Motte a mis à la tête de ses fables,