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ne puisse pas me reprocher…

Oh ! c’est fort égal au public, interrompit-il en riant. Qu’importe à vos lecteurs que le sujet d’une de vos fables ait été d’abord inventé par un Grec, par un Espagnol, ou par vous ? L’important, c’est qu’elle soit bien faite. La Bruyère a dit : Le choix des pensées est invention. D’ailleurs vous avez pour vous l’exemple de La Fontaine. Il n’est guère de ses apologues que je n’aie retrouvés dans des auteurs plus anciens que lui. Mais comment y sont-ils ? Si quelque chose pouvoit ajouter à sa gloire, ce seroit cette comparaison. N’ayez donc aucune inquiétude sur ce point.

En poésie, comme à la guerre, ce qu’on prend à ses frères est vol, mais ce qu’on enlève aux étrangers est conquête.

Parlons d’une chose plus importante. Comment avez-vous considéré l’apologue ?

À cette question, je demeurai surpris, je rougis un peu, je balbutiai ; et,