Mais j’ai fait son éloge hier… On peut tous dire…
Vous l’avez fait trop tard ; il est mort sans le lire.
(Apercevant par terre le journal déchiré.)
Le voilà cet éloge… hélas !… tant désiré.
Le croyant une insulte, il l’aura déchiré.
Un homme peut-il donc mourir d’une épigramme ?
Mon Dieu ! qui nourrira mes enfants et ma femme ?
Comment prévoir… Martel, quelle fatalité !
Quelle puissance, Edgar !
J’en suis épouvanté !
Sans pain et sans état !… Je demande vengeance !
Ils ne respectent rien, pas même l’indigence.
Ils ont tué mon maître et causé tous mes maux,
Ces infâmes journaux !
Les journaux !
Les journaux !
Risquer une fortune et perdre un ministère !
C’est pour les avoir lus que je quitte ma mère.
Je serai condamné.
Toi !… pour quelle raison ?
Pour son article, hélas ! à deux mois de prison.
(Haut.)
Ah ! les journaux !