J’ai déjà confié ce projet à mon père,
Et vous l’approuverez comme lui, je l’espère.
Nous voulons marier ma sœur…
Ah ! vous vous passerez de mon consentement,
Son absence aujourd’hui serait trop douloureuse.
J’ai le droit d’exiger que ma sœur soit heureuse.
Envers toi, Valentine, ai-je donc quelques torts ?
On se croit innocent quand on est sans remords.
Si je te fais souffrir, ma fille, ose te plaindre ;
Ce n’est pas avec moi que tu peux te contraindre.
Pourquoi trembler ainsi… pâlir à mon aspect ?
Parle, cette froideur…
De mes ressentiments je crains la violence.
Ah ! ne me forcez pas à rompre le silence.
Je ne puis supporter cette position ;
Je demande, j’attends une explication :
D’où vient ce désespoir, cette parole amère ?…
Vous m’avez mariée à votre amant, ma mère !
Vous-même avez formé cet indigne lien !
Ma fille, écoute-moi…
Non, je n’écoute rien…
C’est ta soumission que ta mère réclame.
Moi, je ne me sens plus votre fille, madame !
Les méchants ont parlé… Pauvre enfant, calme-toi.