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Ah ! pour les désunir il fallait peu de chose :
Ce journal a servi de prétexte.
(Guilbert regarde Valentine avec inquiétude. Elle s’en aperçoit et s’efforce de sourire.)
Valentine.
N’allez-vous pas gémir sur cet événement ?
Regretter un pouvoir dont on était l’esclave !
Guilbert.
Voyez-vous ce héros ! Tu fais toujours la brave,
Mais je m’aperçois bien que tes yeux ont pleuré.
Edgar.
Ce n’est rien.
Guilbert.
Elle paraît souffrante, et sa pâleur m’afflige.
Dites-moi… savez-vous ?…
Edgar.
Mais ce n’est rien, vous dis-je
Guilbert.
Valentine n’est pas en larmes sans sujet.
Valentine.
Mon père, je voulais vous parler d’un projet
Qui nous ferait à tous grand plaisir, mais je n’ose.
Guilbert.
Et quel est ce projet qu’en tremblant on propose ?
Valentine.
Je veux vous demander de marier ma sœur.
Guilbert.
Dans six mois ?
Valentine.
Maintenant.
Guilbert.
J’y consens de grand cœur.
Edgar.
Ah ! que je suis heureux !
Guilbert.
C’est madame Guilbert que ce projet regarde ;
C’est son consentement qu’il vous faut obtenir.