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Morin avec joie.

Je le sais…

Valentine.

Je le sais…Il s’agit d’orner une coupole.
Si mon mari n’a pas engagé sa parole,
Si… demain… ce travail dépend encor de nous,
J’espère, avec vos droits, qu’on l’obtiendra pour vous.

Morin.

Ah ! quel espoir, madame ! Hélas ! j’ai peu de chance.

Valentine.

Un chef-d’œuvre serait une belle vengeance.
Et puis, je veux encor… ceci, c’est mon secret,
Je veux vous demander de faire mon portrait.

Morin.

Quand puis-je commencer un si charmant ouvrage ?

Valentine après avoir hésité un instant.

Mardi…

Morin.

Mardi…Vous me rendez la vie et le courage.
Avec empressement j’accepte un tel honneur.
Puisse tant de bonté vous valoir du bonheur !


Scène IX.

VALENTINE seule.

Le pauvre homme a raison : aujourd’hui si l’on n’ose
Lui donner ce travail, les journaux en sont cause.
Ils font tant que partout on se moque de lui.
Voici ma mère… On dit que le bal d’aujourd’hui
Sera charmant… et puis ma robe est si jolie !

(Elle prend son éventail et son bouquet.)

Scène X.

VALENTINE, MADAME GUILBERT ; puis UN LAQUAIS
Madame Guilbert très-agitée.

Ah ! l’on n’y comprend rien, et c’est de la folie !
Le président n’a pas daigné nous recevoir.

Valentine.

Vraiment ?… par quel motif ?