Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Edgar.

N’accusez pas Dercourt ; vous êtes son idole.
Vous avez tout crédit.

Valentine.

Vous avez tout crédit.Oui, cela me console.
D’obliger nos amis il a plus d’un moyen,
Je l’aide quelquefois à faire un peu de bien.

Edgar.

Vous pourriez donc me rendre un immense service ?

Valentine.

Ah ! dans l’art d’intriguer je suis encor novice.

Edgar.

Aussi votre crédit ne court aucun danger :
C’est un très-grand talent que j’ose protéger.

Valentine.

Quel est ce grand talent que l’on me recommande ?
Allons, voyons, monsieur, faites votre demande.
Nous penserons au sort de votre protégé.

Edgar.

Vrai ?

Valentine riant.

Vrai ? Si nous n’avons pas ce soir notre congé.

Edgar.

On décore en peinture une nouvelle église,
Et la grande coupole…

Valentine.

Et la grande coupole…Hélas ! elle est promise.

Edgar.

Vous croyez ?

Valentine.

Vous croyez ? C’est monsieur Jardy qui l’obtiendra.

Edgar.

Ah ! ce pauvre Morin ! que faire ? il en mourra.

Valentine souriant.

Quoi ! c’était donc pour lui ?

Edgar.

Quoi ! c’était donc pour lui ? Sans doute, pourquoi rire ?

Valentine.

Ah ! c’était pour Morin, ce peintre de l’Empire,
Qui fait des Adonis dont on se moque tant ?