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Pluchard.

Ah ! le maudit journal ! Ah ! le maudit journal !

Edgar.

Je le vois, les journaux nuisent à tout le monde :
À celui qui les lit !

Guilbert.

À celui qui les lit ! À celui qui les fonde !

Pluchard.

À celui qui les signe !

Edgar.

À celui qui les signe ! Oui, c’est un vilain jeu.
L’homme le plus adroit se brûle avec le feu.

Madame Guilbert.

Mais il est tard : venez, monsieur Guilbert, de grâce,
J’ai hâte de savoir au moins ce qui se passe.
Partons vite.

Valentine courant après madame Guilbert.

Partons vite.Et mon bal ? nous irons, je le veux.
Mais, ma mère, pourquoi cacher vos beaux cheveux ?
Pourquoi mettre aujourd’hui cette lourde coiffure ?

Madame Guilbert.

Enfant, il s’agit bien vraiment de ma parure,
Quand ta position est près de s’écrouler !
Mais toi, fais-toi très-belle.

Valentine.

Mais toi, fais-toi très-belle.Oui, pour dissimuler.

Madame Guilbert revenant sur ses pas.

(À Edgar.)
Vous m’avez annoncé pour ce soir la visite
D’un de vos vieux amis, homme d’un grand mérite.

Edgar.

Le célèbre Morin.

Madame Guilbert.

Le célèbre Morin.J’aurais voulu le voir ;
Mais Valentine est libre et va le recevoir.

(Elle sort. Valentine court l’embrasser.)
Edgar les regardant.

Quelle charmante mère et quelle aimable fille !
Il me tarde déjà d’être de la famille.
Qu’une telle union doit avoir de douceur !