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Guilbert.

Chez sa femme…Non pas ; chez la femme qu’il aime,
C’est plus adroit. Tâchez de la voir par hasard.

Un Laquais à Guilbert.

On demande monsieur.

Guilbert.

On demande monsieur.Qui donc ?

Le Laquais.

On demande monsieur. Qui donc ? Monsieur Pluchard.

Guilbert.

Ah !… bien !

Madame Guilbert.

Ah !… bien ! Cet entretien est-il inévitable ?
Faut-il…

Guilbert.

Faut-il…Le président doit être encore à table.
(Au laquais.)XXXXXXXXXXX(Le laquais sort.)
Qu’il entre… ce monsieur ! Je vais l’expédier ;
Il ne faut qu’un moment pour le congédier.
Ce gérant responsable est l’intrigant, le traître
Qui nous compromet tous. Vous allez le connaître.
Ah ! je veux le traiter impitoyablement !


Scène IV.

GUILBERT, MADAME GUILBERT, VALENTINE, EDGAR, PLUCHARD.
(Pluchard salue madame Guilbert et Valentine, qui se retirent à l’écart et causent entre elles. Edgar tend la main à Pluchard, qui a l’air profondément triste. Guilbert et Pluchard occupent le milieu du théâtre.)
Pluchard à Guilbert.

Je venais vous parler du cautionnement.
À des formalités, monsieur, on nous oblige…

Guilbert.

Oh ! je vous donnerai tout le temps qu’on exige ;
Ce qui m’importe à moi, c’est que l’on sache bien
Que dans votre journal je ne suis plus pour rien ;
Car je rougis, messieurs, d’avoir eu l’imprudence
De me mettre un instant dans votre dépendance.
À mon âge, en effet, j’aurais, dû deviner
Que vous êtes des gens qu’on ne peut gouverner…