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Scène III.

Les Mêmes, VALENTINE.
(Elle est en toilette du matin, mais elle est déjà coiffée pour le bal.)
Valentine.

Mon père, depuis quand faites-vous des journaux ?

Guilbert.

C’est ton tour à présent, ma pauvre Valentine !

Valentine.

Mon Dieu, ne croyez pas que cela me chagrine.
Dans tous ces embarras je ne vois qu’un danger,
Qu’un vrai malheur.

Edgar.

Qu’un vrai malheur.Lequel ?

Valentine.

Qu’un vrai malheur. Lequel ? C’est de déménager.

Madame Guilbert.

Valentine eut toujours des goûts philosophiques.

Valentine.

Oui, je verse fort peu de larmes politiques.
Je ne tiens pas beaucoup au ministère, moi.

Guilbert.

Mais tout n’est pas perdu.

Valentine.

Mais tout n’est pas perdu.Pas encor ?

Guilbert.

Mais tout n’est pas perdu. Pas encor ?Non, ma foi
Nous allons arranger tout cela, je l’espère !
Mon gendre est chez le roi ?

Valentine.

Mon gendre est chez le roi ?Depuis longtemps, mon père.

Guilbert.

Moi je vais m’expliquer avec le président,
Et renier très-haut cet article impudent.

Madame Guilbert.

Et moi, de mon côté, je cours, à l’instant même,
Chez sa femme…