Scène II.
(Elle est en grande parure et coiffée d’un turban.)
Comment, monsieur Guilbert, vous faites des journaux !
Ah ! voilà maintenant ma femme qui me gronde !
Aujourd’hui je serai grondé par tout le monde,
C’est mon sort, et je sens que je l’ai mérité.
Pourquoi faire un journal ?
Quelle fatalité !
Dans quel but, s’il vous plaît ?
Qu’un journal peut servir beaucoup dans mainte affaire.
Soit, mais pour profiter d’un semblable moyen,
On dit aux rédacteurs…
Ce sont des indiscrets, des fous que rien n’arrête.
Ils ont l’air de comprendre, et ne font qu’à leur tête,
Répondant, sans égard pour le plus maltraité,
Qu’ils doivent, avant tout, dire la vérité.
Mais, grâce au ciel ! je suis sorti de leur galère.
Oui, mais vous sortirez aussi du ministère,
Si vous ne vous hâtez de réparer le mal
Que nous fait, malgré vous, ce malheureux journal.
Votre gendre demain ne sera plus ministre.
Courage, on peut encore éloigner ce sinistre.
Ses collègues, ma chère…
Ah ! dites ses rivaux !