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Cornélie avec affectation.

Madame de Dercourt vous est-elle si chère ?
Je vous trouve, vraiment, très-sensible aujourd’hui.

Martel déjà ébranlé.

D’ailleurs, monsieur Guilbert…

Cornélie.

D’ailleurs, monsieur Guilbert…Gênez-vous donc pour lui !
Ne vous souvient-il plus de ses grosses injures
À propos de vos goûts et de vos mœurs impures,
Et ne trouvez-vous pas qu’il ait bien mérité
Qu’on l’épargne à son tour dans sa moralité ?
Son indignation était trop pathétique.

Charles.

Monsieur ne donne pas l’article politique ?

Cornélie reprenant le manuscrit.

Donnez ce feuilleton…

Martel.

Donnez ce feuilleton…Laissez-moi le revoir…

Cornélie.

Vous le corrigerez aux épreuves ce soir.

(Elle donne l’article à Charles, qui sort. Des marchands envahissent le théâtre.)
Martel.

Maintenant, laissez-moi travailler, je vous prie.

Cornélie à part.

Malgré sa volonté, malgré sa brusquerie,
Quand il est en retard j’en fais ce que je veux.


Scène XII.

MARTEL, CORNÉLIE ; UN POËTE tenant un gros livre ; UN ÉDITEUR portant plusieurs volumes ; UN ABONNÉ ; UN NÉGOCIATEUR DE MARIAGES ; MARCHANDS de toute espèce : l’un porte un parasol, l’autre un fusil, l’autre un fourneau, l’autre un chapeau : plusieurs marchandes de modes portent des cartons ; BAPTISTE.
Un Marchand de cosmétiques, à Cornélie.

Madame, c’est une eau pour teindre les cheveux.

Le Poëte à Martel.

C’est vous monsieur Martel, le fameux journaliste ?

Cornélie voyant toute cette foule.

Que de monde, grand Dieu !