La blouse me va mal, il faut me voir de près.
Vous avez une barbe…
Cette barbe, messieurs, c’est celle de Neptune,
C’est celle de Moïse et celle de Platon.
Je nourris quatre enfants des fruits de mon menton.
Pour un boiteux manchot, c’est être encore habile
Que de gagner sa vie en restant immobile.
N’importe, j’aimais mieux mon état d’imprimeur.
Je me sens mannequin et j’en ai de l’humeur.
Ah ! les vilains journaux ! ah ! que je les déteste !
Je les déchire tous de la main qui me reste.
Tiens ! j’oubliais, monsieur… vous êtes du métier…
Je te livre, mon cher, le troupeau tout entier.
Mais va vite porter ma promesse à ton maître :
Nous ferons son éloge.
Ma visite.
Tu n’as en me parlant prêché qu’un converti.
(À Pluchard.)
Toi, Pluchard, maintenant que tu n’as rien à craindre,
Cours apaiser Guilbert ; il est venu se plaindre.
Guilbert ?
Va vite le calmer.
Car nous serons bientôt hors de sa dépendance.
Vrai ? tant mieux ! À ce soir.