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vient de sauver son père. Elle n’a qu’un an de plus que moi, et j’ai bien plus de courage qu’elle !…

De Langeais.

Cher amour !… elle a déjà son petit courage.

(Il l’embrasse.)
Julie.

Je tremble !… quitte-la… on peut venir… quelqu’un monte l’escalier… (Elle veut entraîner Jeanne vers la porte.) Tu diras que je t’ai repoussée, chassée.

Jeanne.

Oh ! à présent, je le dirai de bon cœur !…

(Julie arrache Jeanne des bras de son père, et court vers la porte. Rosette paraît.)
Julie éperdue.

Trop tard !… tout est fini !…



Scène XVIII.

JULIE, DE LANGEAIS, JEANNE, ROSETTE.
Rosette.

De Langeais !… ici, de Langeais !…

Julie.

Malheureuse enfant !… tu as laissé la porte du corridor ouverte… Eh bien ! prenez vos victimes, monsieur… vengez-vous ! je vous ai trompé… j’ai feint de le haïr, lui, et de vous supporter, vous, pour le sauver !… Vengez-vous… du moins, en mourant, je recouvrerai l’estime de tous ceux qui me méprisent à cause de votre bienveillance !…

Rosette.

Son mari !…

De Langeais avec dignité.

Je comprends vos ressentiments, monsieur… Faites votre devoir… je suis prêt à vous suivre… ordonnez que l’on me conduise à votre tribunal, c’est-à-dire à l’échafaud…

Rosette.

Je le voudrais… mais par malheur ce n’est plus en mon pouvoir…

De Langeais.

Quoi !… vous…