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de l’effet, un gendarme… et quatre donc !… — Mais vite ! étudions l’armoire, la profondeur du mur… Je disais bien… à double fond… (Il ouvre l’armoire et mesure le fond avec une ficelle.) Ah ! la maligne d’Échalote… elle croit attraper Finot !…

(Rosette est entré et le regarde faire.)
Rosette.

Qu’est-ce que tu fais donc là, Finot ?

Finot à part.

Oh !…

Rosette.

Qu’est-ce que tu fais dans cette armoire ?

Finot.

Je fais de la politique, citoyen… Je crois… il y a un suspect là dedans, ou dans le…

Rosette.

Diable !… cela s’accorde avec l’avis que je reçois… Voyons donc, dis-moi tout ce que tu sais ?… Un bon avis se paye cent livres, le silence se paye…

(Il fait un geste qui veut dire : la guillotine.)
Finot.

Je suis naturellement bavard, je n’ai pas besoin d’être payé pour ça… Je ne sais rien, sans quoi j’aurais déjà tout dit… je connais mes devoirs envers l’État… Je crois qu’il y a un homme, un n’importe quoi, caché dans la maison.

Rosette.

Où cela ?

Finot.

Je ne peux pas bien vous le dire, parce qu’il se divise… il est moitié au grenier, moitié ici… mais, pour sûr, il y a quelque chose… (Ouvrant l’armoire.) J’ai mesuré l’armoire… elle n’a aucun rapport avec le mur… (Montrant la largeur qu’il a mesurée avec la ficelle.) Voilà le mur, et voilà l’armoire… il y a une cache derrière.

Rosette.

C’est évident. Je vais rappeler deux de mes hommes, je les mettrai en sentinelle à la porte de la maison. Les deux autres suffiront pour conduire les prisonniers. Toi, reste ici, enferme-toi afin que personne ne sorte de ce salon… tout à l’heure tu iras chercher un serrurier.