Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/490

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rosette.

Mais je m’oublie… au revoir… au revoir… Je vais recevoir mon courrier… je suis inquiet, Paris se dérange.

Julie.

Craindrais-tu pour ton bienfaiteur ?

Rosette en s’en allant.

Non, grâce au ciel, son influence est toute-puissante… les reptiles ne pourraient atteindre l’aigle… Pourtant, une sédition sourde travaille les esprits… mais le bon sens des Parisiens fera justice de préventions passagères… Je me hâte… deux petites arrestations peu importantes, et je reviens près de toi oublier tout.

Julie.

Heureuse de consoler de tels ennuis !… À trois heures.

Rosette.

Si je venais un peu plus tard, il faudrait m’excuser, c’est qu’on aurait fait résistance ; j’aurais à aviser. Au revoir.

Julie.

Au revoir.

(Il sort.)



Scène IV.

JULIE seule.

Ah ! j’étouffais… Quelle prudence !… il a deviné à moitié… L’acte de divorce, c’est le plus pressé… cet acte seul peut le rassurer et faire taire les bruits qui le poursuivent et qui finiraient par l’éclairer… mais il faut que Henri parte au plus vite… j’aurai ce soir la réponse du capitaine Gérard… Ce Rosette… il le tuerait, s’il savait…

(Elle prend la clef dans un tiroir.)



Scène V.

JULIE, DE LANGEAIS.
(Julie va fermer la porte à clef. Elle ouvre l’armoire : de Langeais est à genoux sur la bûche.)
Julie.

Dix minutes de liberté, pas plus !… Que fais-tu là à genoux ? pourquoi cette humilité ?

De Langeais.

Pour demander pardon de mes emportements… J’ai eu