rêver… peut-être qu’elle pense à moi… Puis, mes hommes sont venus m’arracher à mes rêveries.
Les gendarmes ?
Ils n’avaient rien trouvé… perquisition inutile… Oh ! la folle idée !… j’avais envie de leur faire faire une visite domiciliaire chez vous pour vous arracher à votre sommeil si cruel… Que dites-vous du stratagème ?… tous les moyens sont bons pour parvenir à apercevoir un moment la reine de son cœur !
Reine… aristocrate !…
Pardon ! le vilain mot… je ne le ferai plus.
Il me fait frémir ! (Haut, riant.) J’aurais très-mal pris cette galanterie, citoyen… Comme c’est chevaleresque, une perquisition ! une déclaration d’amour assistée de deux gendarmes !
Rassure-toi, je ne veux pas t’importuner de ces choses-là… Et cependant, je serai forcé, pour la forme, bien entendu, de faire une petite perquisition chez toi.
Chez moi !… une perquisition chez moi ?…
Il le faut pour faire taire la calomnie.
Quelle calomnie ?
Eh bien, imagine-toi qu’il n’y a pas de jour où nous ne recevions quelque lettre qui nous dise : « Il y a un homme caché chez la citoyenne de Langeais… on a vu une ombre à la fenêtre… on a entendu marcher… on a… » — Tous les jours !
Ainsi, on me soupçonne ! on ose écrire de pareilles niaiseries !… mais qui ça ?
